Les bas-reliefs, 1989

L’état de déchet des objets me permet de leur faire jouer un rôle parodique, dans lequel ils acquièrent, tout en se référant à la réalité, la statut de signes abstraits. Cet « effet de réalité » correspond à l’instant où le signe s’additionne à l’expérience des sens. On prend conscience simultanément de l’expérimentation physique et de la présence du signe qui participe de l’abstraction, le regard allant d’une identification à une dénégation.

L’espace s’est raccourci à une frontalité par une décomposition de plans et une mise en perspective du mobilier sous la forme du bas-relief. Le bas-relief réclame une connivence du regard qui compète mentalement les élisions de l’espace en s’aidant des données qui le repèrent ici et là. Il privilégie un point de vue : dans lequel l’œil perçoit, reconnaît et le regard synthétise, fait sens.

À cette recherche sur une représentation frontale de l’espace ont été associés différents systèmes perspectifs reposant sur des références à la perspective traditionnelle et des approches plus intuitives : transparence, rabattement des plans, forme négative, répartition des masses dans l’espace, intervention de la couleur.

Dans les travaux récents, le mobilier mis en perspective projette une forme qui désigne une origine de lumière. Ces ombres, qui suggèrent une profondeur de l’espace et réinscrivent les éléments de mobilier dans une tridimensionnalité énoncent donc une géométrie présente, latente dans les objets réels qui affirme ce double statut réel/abstrait, le réel renvoyant à l’abstraction  et l’abstraction au réel.

G. Vappereau, février 1989

Édité dans le cadre de l’exposition personnelle à la Galerie Antoine Candau, Paris 75011.

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