Après un période de résidences et de collaborations, la série des sculptures frontales fait suite à un retour à l’atelier. La reprise de pièces délaissées a réinsufflé cette dynamique, cette restitution spatiale raccourcie sur le plan du mur et vient comme une injonction à aplatir et décomposer ces plans.
La série des sculptures frontales renoue avec la série des bas-reliefs (1983-90) mais se fait plus allusive. Empruntant la couleur au stratifié, la présence matérielle à des éléments de mobilier, ou à des pièces de bois ou des silhouettes en céramique, les sculptures frontales restituent sur le plan du mur une décomposition de l’espace, une échappée dans le processus de vision.
Mais, le bas-relief dans son accommodation entre un espace plan et une profondeur repose sur une supercherie. Il réclame une indulgence et convoque le regard pour compenser les élisions et distorsions de l’espace. L’espace proposé est autant suggéré que complété par le spectateur. Le regard se fait témoin et complice de son interprétation.
La question de la perception du réel reste la question essentielle de cette recherche. La faculté combinatoire du regard extrait du chaos d’informations visuelles, des repères (forme, couleur, masse, matière) qui seront interprétés avant de faire signe. Ce mouvement entre perception et intellection articule une dualité entre le réel et sa visibilité, entre reconnaissance et dénégation. Le passage du volume au plan et vice versa rend compte de la propension du regard à faire sens.