A l’origine de ces agencements de meubles et objets de cuisine, une petite casserole émaillée bleue et blanche, érodée comme une aïeule. Vestige d’un temps englouti, elle a déclenché un lent processus de reconstruction, un jeu ininterrompu entre les couleurs, les volumes, les matériaux. Leur mélange se résume en un « sentiment de la cuisine ». Pour remplacer les pièces manquantes du puzzle, Ghislaine Vappereau est allée dénicher des horloges électriques, des buffets, des « frigo » aux portières de Buick, pur Barbes des années 50, les années de sa petite enfance. Déjà dans les premières installations, le jeu des plans successifs, la couleur et la lumière créaient un espace fictif. Les objets perdaient leur valeur d’usage et la cuisine retrouvait son état de « latence ». Pax-Pax-Pax ! Paic ! Cif-Cif ! Les détersifs jetaient des pépiements d’oiseaux !…
Diorama plutôt qu’environnement, la cuisine était perçue d’une manière frontale. Par la suite, les perspectives ont basculé, comme si notre œil voyageait à l’intérieur de l’espace créé.
Philippe Nottin
Galerie Garnier
24, rue Dusevel
80000 Amiens