« Après avoir travaillé de nombreuses années autour de ses « installations de cuisine », projection analytique de la troisième à la deuxième dimension, sur le plan du mur d’éléments empruntés au vocabulaire nostalgique d’un quotidien échu : table, chaises, assiettes … un vocabulaire faisant partie de l’inconscient collectif de chacun. L’artiste résume et concentre son propos à partir de 1989 au travers de l’objet unique de la chaise ; aplatie et frontale l’objet devient inattendu en perdant sa fonctionnalité, non sans référence à l’histoire de l’art et à la déconstruction de l’objet dans les mouvements cubistes par exemple.
Aujourd’hui, ses piles d’assiettes, comme arrachées du quotidien et assemblées en piles instables, sont comme dans un équilibre d’avant la chute ; donnant le sentiment d’un temps suspendu. Avec ces installations la question du mouvement, même arrêté, semble maintenant être devenue partie prenante de son travail. Le tissu suspendu et mis en mouvement ajoute la question du hasard, à celle de la fragilité et du temps qui passe. »
Sabine Cazenave, conservateur des musées d’Amiens 2012